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scriptions légales et les a observées publiquement à Jérusalem. Toute franche expression d’une opinion nette répugne à ce prudent narrateur. Les juifs sont traités de faux témoins, parce qu’ils rapportent un mot authentique de Jésus et qu’ils prêtent au fondateur du christianisme l’intention d’apporter des changements au mosaïsme[1]. Selon l’opportunité, le christianisme n’est que le judaïsme ou est tout autre chose. Quand le juif s’incline devant Jésus, son privilège est hautement reconnu. Luc alors a les paroles les plus onctueuses pour ces pères, pour ces aînés de la famille, qu’il s’agit de réconcilier avec les cadets[2]. Mais cela ne l’empêche pas d’insister complaisamment sur les païens qui se convertissent et de les opposer au juif endurci[3], incirconcis de cœur[4]. On voit qu’au fond il est pour les premiers. Ses préférés, ce sont les païens chrétiens en esprit, les centurions qui aiment les juifs[5], les plébéiens qui avouent leur bassesse. Retour à Dieu, foi en Jésus, voilà ce qui égalise toutes les

  1. Actes, vi, 13 et 14.
  2. Luc, i, 17.
  3. Actes, vii, 51 ; xiii, 42-50 ; xiv, 4-8 ; xvii, 4-9, 13 ; xviii, 5-8, 11-17 ; xix, 8-10 ; xx, 3 ; xxviii, 25-28.
  4. Actes, vii, 51.
  5. Luc, vii, 5 ; Actes, x.