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appuyant trop sur ces noms, de discuter des êtres qui, comme dit le Talmud, « n’ont jamais été créés », et ne doivent l’existence qu’à des artifices de faussaires ou même, comme Cyria, à des malentendus.

Rien enfin de plus douteux que tout ce qui regarde cet homonyme de l’apôtre, ce Presbytéros Joannes, qui paraît auprès de Jean dans ses dernières années, et qui, selon certaines traditions, lui aurait succédé dans la présidence de l’Église d’Éphèse[1]. Son existence paraît probable cependant. Le titre de presbytéros put être l’appellation par laquelle on le distinguait de l’apostolos[2]. Après la mort de l’apôtre, il se peut qu’on ait longtemps continué à l’appeler Presbytéros, en omettant son nom[3]. Aristion, que de très-anciens renseignements placent à côté du Presbytéros comme un traditioniste de première autorité[4], et qui paraît avoir été revendiqué

  1. Voir l’Antechrist, p. xxiii-xxvi, 345, 567-368. Voir les objections, Vie de Jésus, p. lxxii-lxxiii. On craint d’être dupe ici du désir qu’eurent les Pères du iiie siècle d’avoir deux Jean, pour attribuer à l’un l’Apocalypse, à l’autre l’Évangile, voyant bien que ces deux ouvrages ne pouvaient être d’un même auteur.
  2. Sur l’équivoque du mot presbytéros, voir Papias, dans Eus., H. E., III, xxxix, 3-4, et les observations d’Eusèbe, ibid.
  3. Papias, dans Eus., H. E., III, xxix, 15 ; II Job. et III Joh., init.
  4. Papias, dans Eusèbe, III, xxxix, 4, 5, 7, 14. Voir l’Antechrist, l. c.