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neuf rédactions. Il ne faut pas attribuer beaucoup d’importance à ces récits ; aucun n’a de valeur originale ; tous sont postérieurs à Eusèbe et composés avec les données fournies par Eusèbe, données qui n’ont elles-mêmes d’autre base que la collection des épîtres et surtout l’épître aux Romains. Ces Actes, dans leur forme la plus ancienne, ne remontent pas au delà de la fin du IVe siècle. On ne saurait en aucune manière les comparer aux Actes du martyre de Polycarpe et des martyrs de Lyon, relations vraiment authentiques et contemporaines des faits rapportés. Ils sont pleins d’impossibilités, d’erreurs historiques et de méprises sur la situation de l’empire à l’époque de Trajan.

Dans ce volume, comme dans ceux qui précèdent, on a cherché à tenir le milieu entre la critique qui emploie toutes ses ressources à défendre des textes depuis longtemps frappés de discrédit, et le scepticisme exagéré, qui rejette en bloc et a priori tout ce que le christianisme raconte de ses premières origines. On remarquera en particulier l’emploi de cette méthode intermédiaire en ce qui concerne la question des Cléments et celle des Flavius chrétiens. C’est à propos des Cléments que les conjectures de l’école dite de Tubingue ont été le plus mal inspirées. Le défaut de cette école, par-