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Esdras[1], comme il cite Daniel, Hénoch[2] et les anciens prophètes. Un trait d’Esdras l’a surtout frappé, c’est le bois d’où le sang découle[3] ; naturellement il y voit l’image de la croix. Or tout porte à croire que le traité attribué à Barnabé a été composé, comme l’Apocalypse d’Esdras, sous le règne de Nerva[4]. Celui qui l’a écrit applique ou plutôt altère pour l’appliquer à son temps une prophétie de Daniel sur dix règnes (César, Auguste, Tibère, Caligula, Claude, Néron, Galba, Othon[5], Vespasien, Titus) et

    la découverte du Codex Sinaïticus. Le manuscrit du Fanar, déjà utilisé par le métropolite Philothée Bryenne pour les Épîtres de saint Clément, contient également l’Épître de Barnabé (Κλήμ. ἐπιστ., p. η’). La publication de ce dernier texte lèvera les doutes qui restent encore sur des passages importants, comme Barn., 4.

  1. Barn., 12 (ἐν ἄλλῳ προφήτῃ) ; cf. 4, 16. Voir ci-dessus, p. 370, note 2.
  2. Ch. 4, peut-être 16 (Cf. Hénoch, c. 89).
  3. V. ci-dessus, p. 359. Tout cela vient peut-être de Habacuc, ii, 11-12, mal lu et mal compris. Cf. Le Hir, Études bibl., I, p. 198-200.
  4. Le prétendu Barnabé semble aussi faire usage de l’Épître de Clément, qui n’existait guère que depuis un an ou deux (Hilgenfeld, Clém., p. xix-xxi). Cela ne doit pas surprendre. Les écrits de ce temps étaient très-lus pendant les années qui suivaient leur publication. Dans l’ordre de recherches qui nous occupe, le moment où l’on commence à voir un livre cité est presque toujours celui où il venait de paraître.
  5. Vitellius était supprimé en Égypte dans le canon des empereurs. Lepsius, Das Kœnigsbuch der alten Ægypt., Berlin 1858, pl. 63 ; Volkmar, IV Buch Esra, p. 346, note.