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se sauve par une théorie messianique analogue à celle des chrétiens[1]. Le Messie, fils de Dieu, mais simple homme[2] de la race de David[3], est sur le point de paraître au-dessus de Sion[4] dans sa gloire, accompagné des personnages qui n’ont pas goûté la mort, c’est-à-dire de Moïse, d’Hénoch, d’Élie, d’Esdras lui-même[5]. Il rappellera les dix tribus de la terre d’Arzareth[6]. Il livrera de grands combats contre les méchants. Après les avoir vaincus, il régnera quatre cents ans sur la terre, avec ses élus[7]. Au bout de ce temps, le Messie mourra[8] et tous les vivants avec lui. Le monde rentrera dans son silence primitif durant sept jours. Puis un monde nouveau apparaîtra ; la résurrection générale aura lieu. Le

  1. Ch. vii, 27 et suiv ; viii, xiii entiers.
  2. Ch. xiii, 3 et suiv., 25 et suiv., 51-52. Cf. Justin, Dial., 49.
  3. xii, 32, selon les versions orientales (édit. Hilgenfeld).
  4. Ch. xiii, 35 et suiv.
  5. Ch. vi, 26 ; vii, 28 ; xiii, 52 ; xiv, 9, et l’épilogue des versions orientales, qui manque dans le latin (Hilg., p. 108-110 ; Fritzsche, p. 639). Cf. saint Ambroise, De bono mortis, c. 11. Voir ci-après, p. 529, idée analogue pour Baruch.
  6. Ch. xii, 45. Arzareth est un nom fictif tiré de אדץ אחדת « terre étrangère ». Deutér., xxix, 27 ; Jérémie, xxii, 26. Cf. Mischna, Sanhédrin, x, 6. (Explic. Schiller-Szinessy.)
  7. Ce chiffre venait de Gen., xv, 13, combiné avec Ps. xc, 15. Cf. Talm. de Bab., Sanhédrin, 99 a.
  8. Ch. vii, 29.