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Cette maison, élevée par le hasard des révolutions à de si étranges destinées, tomba dès lors dans un grand discrédit. Les personnes de mérite et de vertu qu’elle contenait encore furent oubliées. Les aristocrates fiers, honnêtes et de haute noblesse, qui vont régner, ne pouvaient avoir que de l’aversion pour les restes d’une famille bourgeoise dont le dernier chef était l’objet de leur juste exécration. Pendant tout le iie siècle, on n’entend point parler d’un Flavius. Flavie Domitille acheva sa vie dans l’obscurité. On ne sait ce que devinrent ses deux fils, que Domitien avait destinés à l’empire. Un indice[1] porte à croire que la postérité de Domitille se continua jusqu’à la fin du iiie siècle. Cette maison conserva toujours, ce semble, des attaches au christianisme. Sa sépulture de famille[2], située sur la voie Ardéatine, devint une

    LXVII, 18 ; LXVIII, 1 ; Philostrate, Vies des soph., I, vii, 4 ; Macrobe, Saturn., I, 12 ; Lactance, De mort. persec., 3 ; Procope, Hist. secrète, ch. viii, 4 ; Orose, vii, 11 ; Aurelius Victor, Cæs., xi, 13.

  1. Trebell. Pollion, Trig. tyr., ch. 11. Selon des conjectures ingénieuses, Petronilla, la prétendue fille de saint Pierre, aurait appartenu à cette famille. De Rossi, Bull. di arch. crist., 1865, p.22, 23, 46-47, 95 ; 1874, p. 5 et suiv., 68 et suiv., 122 et suiv., et 1875, p. 5 et suiv. Voyez la note suivante. Sur Plautille, voyez de Rossi, travaux cités.
  2. C’est, selon toutes les apparences, la belle sépulture antique de la Tor Marancia, déblayée vers 1865. De Rossi, Bull. di arch.