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consacra sa mémoire[1], dans la vallée entre le Cælius et l’Esquilin, à un endroit où la tradition veut qu’ait été placée sa maison paternelle[2] et où d’autres, par suite d’une hésitation séculaire, voulurent rapporter le souvenir de Flavius Clemens[3]. Nous le verrons plus tard devenir le héros d’un roman à surprises, très-populaire à Rome et intitulé « les Reconnaissances », parce que son père, sa mère et ses frères, pleurés comme morts, se retrouvent et se reconnaissent. On lui associait une certaine Grapté, chargée à côté de lui du gouvernement et de l’enseignement des veuves et des orphelins[4]. Dans la pénombre où il reste, enveloppé et comme perdu dans la poussière lumineuse d’un beau lointain historique, Clément est une des grandes figures du christianisme naissant. Quelques rayons sortent seuls du mystère qui l’en-

  1. Saint Jérôme, De viris ill., 15 ; Conc. de Labbe, II, 1558 D. Voir Bullettino de Rossi, lre série, 1863, p. 25 et suiv. ; 2e série, 1870, p. 129 et suiv. ; Revue archéologique, juillet, août et sept. 1872.
  2. Les curieuses substructions que l’on a découvertes sous l’église Saint-Clément n’éclaircissent pas la question, mais infirment plutôt l’opinion traditionnelle. Parmi ces substructions il y a un mithræum.
  3. Voir ci-dessus, p. 229, note. Cf. Journal des sav., janv. 1870, p. 24.
  4. Pasteur, Vis. ii, 4.