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évangélique on avait le désordre ; on ne voyait pas qu’avec la hiérarchie on aurait à la longue l’uniformité et la mort.

Au point de vue littéraire, l’épître de Clément a quelque chose de faible et de mou. C’est le premier monument de ce style prolixe, chargé de superlatifs, sentant le prédicateur, qui est resté jusqu’à nos jours celui des bulles papales. L’imitation de saint Paul y est sensible ; l’auteur est dominé par le souvenir des Écritures sacrées. Presque à chaque ligne, ce sont des allusions aux écrits de l’Ancien Testament. Quant à la nouvelle Bible en train de se former, Clément s’en montre singulièrement préoccupé. L’Épître aux Hébreux, qui était une sorte de patrimoine de l’Église de Rome[1], formait évidemment sa lecture habituelle[2] ; il en faut dire autant des grandes épîtres de saint Paul[3]. Ses allusions aux textes évangéliques semblent se partager entre Matthieu, Marc et Luc[4] ; on peut dire qu’il avait à peu près la même matière évangélique que nous[5], sans doute distribuée

  1. Voir l’Antechrist, p. xviii et suiv.
  2. Ch. 9, 10, 12, 17, 27, 36, 43, 51, 56, 58.
  3. Ch. 13, 24, 32, 34, 35, 37, 47, 49.
  4. Ch. 13, 15, 16, 24, 46. Ἄγραφον, ch. 2. Cf. Act., xx, 35.
  5. Naturellement, il n’est pas question ici du quatrième Évangile.