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Dans une prière qu’il adresse à Dieu, il s’exprime ainsi :


C’est toi, maître suprême, qui, par ta grande et inénarrable puissance, as donné à nos souverains et à ceux qui nous gouvernent sur la terre le pouvoir de la royauté, pour que, connaissant la gloire et l’honneur que tu leur as départis, nous leur soyons soumis, évitant ainsi de nous mettre en contradiction avec ta volonté. Donne-leur, Seigneur, la santé, la paix, la concorde, la stabilité, pour qu’ils exercent sans obstacle la souveraineté que tu leur as confiée. Car c’est toi, maître céleste, roi des mondes, qui as donné aux enfants des hommes la gloire et l’honneur et le pouvoir sur tout ce qui est à la surface de la terre. Dirige, Seigneur, leur volonté selon le bien et selon ce qui t’est agréable, afin que, exerçant en paix, avec douceur, pieusement, le pouvoir que tu leur as donné, ils te trouvent propice.


Tel est cet écrit, monument insigne de la sagesse pratique de l’Église de Rome, de sa politique profonde, de son esprit de gouvernement. Pierre et Paul y sont de plus en plus réconciliés[1] ; tous deux ont eu raison ; le débat de la Loi et des œuvres est pacifié[2] ; l’expression vague « nos apôtres », « nos colonnes »[3] masque le souvenir des luttes passées.

  1. Ch. 5. Les deux apôtres sont nommés οἱ πατέρες ἡμῶν, au ch. 62 de la partie retrouvée par Philothée.
  2. Ch. 31, 32, 33.
  3. Ch. 5, 42, 44.