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nécessaires qui n’auraient pas été détruites. Le monde va son train. La semence volée germe comme toute autre ; la femme impudique n’est pas stérile parce que l’enfant qui naîtra d’elle sera un bâtard. » En prêchant, un des quatre voyageurs émit cette pensée : « Dieu n’est pas comme les rois terrestres, qui font des édits et ne les observent pas eux-mêmes. » Un mîn (un judéo-chrétien ?) entendit ces paroles, et, au sortir de la salle, dit au docteur : « Pourtant Dieu n’observe pas le sabbat, puisque le monde marche le samedi. — N’est-il pas permis à chacun de remuer le jour du sabbat tout ce qu’il a dans sa cour ? — Oui, dit le mîn. — Eh bien, le monde entier est la cour de Dieu[1]. »

  1. Schemoth rabba, c. xxx. Ce dialogue est rapporté à Aquiba et à Tyrannus Rufus dans Bereschith rabba, c. xi, source meilleure que Schemoth rabba.