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secret. La femme du sénateur, plus pieuse encore que lui (Domitille ??), lui conseille de se donner la mort en suçant un poison qu’il garde dans sa bague, ce qui sauvera les Juifs (on ne voit pas comment). Plus tard, on eut la conviction que ce sénateur était circoncis, ou, selon l’expression figurée, « que le vaisseau n’avait pas quitté le port sans avoir payé l’impôt ». Selon un autre récit, le César ennemi des juifs dit aux grands de son empire : « Si l’on a un ulcère au pied, faut-il amputer le pied ou garder son pied au risque de souffrir ? » Tous furent pour l’amputation, excepté Katia ben Schalom[1]. Ce dernier fut mis à mort par ordre de l’empereur, et dit en mourant : « Je suis un vaisseau qui a payé son impôt ; je puis me mettre en route. »

Ce sont là de bien vagues images et comme les souvenirs d’un hémiplégique. Quelques-unes des controverses que les quatre docteurs eurent à Rome sont rapportées. « Si Dieu désapprouve l’idolâtrie, leur demande-t-on, pourquoi ne la détruit-il pas ? — Mais il faudrait alors que Dieu détruisît le soleil, la lune, les étoiles. — Non, il pourrait détruire les idoles inutiles et laisser subsister les idoles utiles. — Mais ce serait justement ériger en divinités les choses

  1. Ce mot paraît signifier curtus filius integri.