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du temps où nous sommes. Une âme forte est maîtresse du corps qu’elle anime et ne se laisse pas vaincre par les plus cruels supplices. L’auteur prouve sa thèse par les exemples d’Éléazar et de la mère qui, dans la persécution d’Antiochus Épiphane, endura courageusement la mort avec ses sept fils, histoires racontées aussi aux chapitres vi et vii du deuxième livre des Macchabées[1].

Malgré le ton déclamatoire et certains hors-d’œuvre qui sentent trop la leçon de philosophie, le livre contient de belles doctrines. Dieu se confond avec l’ordre éternel qui se manifeste à l’homme par la raison ; la raison est la loi de la vie ; le devoir consiste à la préférer aux passions. Comme dans le second livre des Macchabées, les idées de récompenses futures sont d’un ordre tout spiritualiste[2]. Les

    circonstance auquel il n’avait pas pensé auparavant. Une objection plus sérieuse est que très-rarement, dans les manuscrits, ce traité est réuni aux œuvres authentiques de Josèphe. Les preuves qu’on croit tirer des ch. 14, 4, 7 (p. 294, 28 et suiv., 277, 21 et suiv., 276, 28 et suiv., 283, 7 et suiv., édit. Bekker), pour établir que le livre a été composé avant 70, sont bien faibles.

  1. L’auteur du discours ne paraît pas avoir consulté directement le deuxième livre des Macchabées. Les auteurs des deux ouvrages semblent puiser à une source commune, Jason de Cyrène. Dans les œuvres certaines de Josèphe, on ne trouve non plus aucune connaissance du deuxième livre des Macchabées.
  2. Ch. 20 : ψυχὰς ἀγνὰς καὶ ἀθανάτους.