Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/253

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nécessité de rattacher l’Église à Pierre et insiste sur la prérogative de ce dernier[1]. D’un autre côté, il laisse percer certaines nuances de malveillance contre la famille de Jésus et contre l’orgueil de la première génération chrétienne[2]. Il efface, en particulier, dans le récit des apparitions de Jésus ressuscité[3] le rôle de Jacques, que les disciples de Paul tenaient pour un ennemi déclaré. Les thèses opposées peuvent trouver chez lui des arguments également valables. Par moments, il est parlé de la foi comme dans les épîtres de saint Paul[4]. L’auteur accepte de la tradition les dires, les paraboles, les miracles, les décisions en sens contraires, pourvu qu’ils soient édifiants, sans chercher à les concilier. Ici il est question d’évangéliser Israël[5], là le monde[6]. La Chananéenne[7], accueillie d’abord par de dures paroles, est exaucée ensuite, et une histoire commencée pour prouver que Jésus n’a

    vii, 6 ; x, 5-6, 23 ; xxiv, 20 ; dans le sens de saint Paul : iii, 9 ; viii, 10-12 ; ix, 13, 16-17 ; xi, 13 ; xii, 1-13 ; xv, 11, 16-20, 24 ; xix, 8 ; xx, 1-16 ; xxi, 43 ; xxii, 37-40, 43 ; xxiii, 23 ; xxiv, 14 ; xxviii, 19.

  1. Matth., xvi, 18-19.
  2. Voir ci-dessus, p. 63, 201-202.
  3. Comp. I Cor., xv, 7, et ci-dessus p. 107-108.
  4. Matth., viii, 10, 13 ; ix, 2, 22 ; xv, 28.
  5. Matth., x, 5, 6, 23.
  6. Matth., xxiii, 38 ; xxviii, 19.
  7. Matth., xv, 21-28.