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primauté de Pierre[1]. La formule du baptême s’est élargie et comprend sous une forme assez syncrétique les trois mots sacramentels de la théologie du temps, le Père, le Fils, le Saint-Esprit[2]. Le germe du dogme de la Trinité est ainsi déposé dans un coin de la page sacrée, et deviendra fécond. Le discours apocalyptique prêté à Jésus sur la guerre de Judée en rapport avec la fin des temps est plutôt renforcé et précisé qu’affaibli[3]. Nous verrons bientôt Luc employer tout son art pour atténuer ce qu’avaient d’embarrassant ces assertions téméraires sur une fin qui ne venait pas.

  1. Matth., xvi, 18 ; xviii, 17. Les autres évangélistes ne mettent jamais le mot ἐκκλησία dans la bouche de Jésus.
  2. Matth., xxviii, 19.
  3. Matth., xxiv, 14, 29 (εὐθέως), 30. Comp. Luc, xxi, 9, 21.