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triomphe enfantin (xxi, 14-16), divers traits légendaires sur Judas, en particulier son suicide (xxvi, 25-50 ; xxvii, 3-10), l’ordre de remettre l’épée au fourreau (xxvi, 52-53), l’intervention de la femme de Pilate (xxvii, 19), Pilate se lavant les mains et le peuple juif prenant toute la responsabilité de la mort de Jésus (xxvii, 25), le grand rideau du temple déchiré, le tremblement de terre et les saints qui ressuscitent au moment de la mort de Jésus (xxvii, 51-53), la garde mise au tombeau et la corruption des soldats (xxvii, 62-66 ; xxviii, 11-15). Dans toutes ces parties, les citations sont faites selon les Septante[1]. Le rédacteur, pour son usage personnel, ne se servait que de la version grecque ; mais, quand il traduisait l’Évangile hébreu, il se conformait à l’exégèse de cet original, qui souvent aurait manqué de base dans les Septante.

Une sorte de surenchère dans l’emploi du merveilleux, le goût pour des miracles de plus en plus éclatants, une tendance à présenter l’Église comme déjà organisée et disciplinée dès les jours de Jésus, une répulsion toujours croissante pour les juifs, dictèrent la plupart de ces additions au récit primitif. Nous l’avons déjà dit, il y a des moments dans

  1. Voir surtout Matth., iv, 4, 6, 7, 10 ; xviii, 16 ; xxi, 16.