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toire, imitée de Daniel ; puis les signes au ciel, les tremblements de terre, les îles émergeant du fond des mers, les guerres, les famines, tout l’appareil qui annonce l’approche du jugement de Dieu. L’auteur mentionne en particulier le tremblement de terre de Laodicée, arrivé en l’an 60, celui de Myre, les invasions de la mer en Lycie qui eurent lieu en 68[1]. Les malheurs de Jérusalem lui apparaissent ensuite. Un roi puissant, meurtrier de sa mère, s’enfuit d’Italie, ignoré, inconnu, sous le déguisement d’un esclave, et se réfugie au delà de l’Euphrate. Là, il attend caché, tandis que les compétiteurs de l’empire se font des guerres sanglantes. Un chef romain livrera le temple aux flammes, détruira la nation juive. Les entrailles de l’Italie se déchireront ; une flamme en sortira, montera jusqu’au ciel, consumant les villes, faisant périr des milliers d’hommes ; une poussière noire remplira l’atmosphère ; des lapilli rouges comme du minium tomberont du ciel. Alors, il faut l’espérer, les hommes reconnaîtront la colère du Dieu Très-Haut, colère qui est tombée sur eux parce qu’ils ont détruit l’innocente tribu des hommes pieux. Pour comble de malheur, le roi

  1. Voir l’Antechrist, p. 328, 337. Pour le tremblement de terre de Chypre, voir Eusèbe, Chron., à l’année 76, 77 ou 78 (édit. Schœne).