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portent même à croire que Barnabé fut du voyage[1]. Enfin, il n’est pas impossible que Simon de Gitton se soit de son côté transporté dans la capitale du monde[2], attiré par l’espèce de charme que cette ville exerçait sur tous les chefs de secte[3], les charlatans, les magiciens et les thaumaturges[4]. Rien n’était

    Apôtres, p. 33-34). Cela est bien de quelqu’un qui a vu Pierre, a reçu ses confidences, a été témoin de sa mort.

  1. L’auteur de l’Épître aux Hébreux semble avoir été à Rome ; or Barnabé paraît l’auteur de l’Épître aux Hébreux. Voir l’introd.
  2. Justin, Apol. I, 26, 56 ; Irénée, Adv. hær., I, xxiii, 1 ; Philosophumena, VI, 20 ; Constit. apost., VI, 9 ; Eusèbe, H. E., II, 13-14. Il est vrai que les indices sur lesquels Justin et Irénée se fondent provenaient de singulières bévues. Voir les Apôtres, p. 266 et suiv. La présence de Simon à Rome est la base des Actes apocryphes de Pierre (Tischendorf, Acta apost. apocr., p. 13 et suiv. ; cf. Récognitions, II, 9 ; III, 63-64), dont la première rédaction fut ébionite. Eusèbe en admet la donnée fondamentale (H. E., II, 14). Irénée même (l. c.) semble s’y rapporter. Cf. Constit. apost., l. c., et Philosoph., l. c. La façon dont l’auteur des Actes des apôtres parle de Simon, laissant croire à la possibilité de sa conversion (viii, 24), semble supposer que Simon vivait encore quand il écrivait. Le passage Tacite, Ann., XII, 52, n’est pas une objection contre le séjour de Simon à Rome. Cf. Tac., Ann., XIV, 9 ; Hist., I, 22. L’emploi abusif qui fut fait au IIe siècle du nom de Simon pour désigner Paul ne prouve ni contre l’existence réelle de Simon, ni même contre son voyage à Rome.
  3. Les chefs de sectes gnostiques du IIe siècle viennent presque tous à Rome.
  4. Jamais les mathematici, les chaldæi, les γόητες de toute sorte n’avaient abondé à Rome autant qu’à ce moment. Tac., Ann.,