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épouse[1] », ne l’oubliait pas. Épaphrodite, envoyé de l’Église, apportait une somme d’argent[2], dont l’apôtre devait avoir grand besoin, vu les frais qu’entraînait son nouvel état. Paul, qui avait toujours fait une exception pour l’Église de Philippes, et reçu d’elle ce qu’il ne voulait devoir à aucune autre[3], accepta encore cette fois avec bonheur. Les nouvelles de l’Église étaient excellentes. À peine quelques petites querelles entre les deux diaconesses Evhodie et Syntyché étaient-elles venues troubler la paix[4]. Des tracasseries suscitées par des malveillants, et d’où il résulta quelques emprisonnements, ne servirent qu’à montrer la patience des fidèles[5]. L’hérésie des judéo-chrétiens, la prétendue nécessité de la circoncision, rôdait autour d’eux sans les entamer[6]. Quelques mauvais exemples de chrétiens mondains et sensuels, dont l’apôtre parle avec larmes[7], ne venaient pas, à ce qu’il semble, de leur Église. Épaphrodite resta quelque temps auprès de Paul et fit une maladie, conséquence de son

  1. Voir dans Saint Paul, p. 148-149, les doutes qui restent sur ce point.
  2. Phil., ii, 25, 30 ; iv, 10 et suiv.
  3. Voir Saint Paul, p. 148.
  4. Phil., i, 27 ; ii, 2 et suiv. ; iv, 2.
  5. Phil., i, 28-30. Comp. Act., xvi, 23.
  6. Phil., III, 2 et suiv.
  7. Ibid., iii, 18-19.