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quoiqu’elle fût peu nombreuse[1]. Rome, sous Néron, ne ressemblait nullement aux provinces. Quiconque aspirait à une grande action devait y venir. Paul avait, à cet égard, une sorte d’instinct profond qui le guidait. Son arrivée à Rome fut dans sa vie un événement presque aussi décisif que sa conversion. Il crut avoir atteint le sommet de sa vie apostolique, et se rappela sans doute le rêve où, après une de ses journées de lutte, Christ lui apparut et lui dit : « Courage ! comme tu m’as rendu témoignage à Jérusalem, tu me rendras témoignage à Rome[2]. »

Dès qu’on fut près des murs de la ville éternelle, le centurion Julius conduisit ses prisonniers aux castra prætoriana, bâtis par Séjan, près de la voie Nomentane, et les remit au préfet du prétoire[3]. Les appelants à l’empereur étaient, en entrant dans Rome, tenus pour prisonniers de l’empereur, et comme tels confiés à la garde impériale[4]. Les préfets du prétoire étaient d’ordinaire au nombre de deux ; mais à

    Græcina avec la Lucina dont le souvenir est rattaché aux plus anciennes sépultures chrétiennes nous paraît plus que hasardée. Il n’y a eu qu’une seule Lucina, celle du IIIe siècle.

  1. Act., xxviii, 21 et suiv.
  2. Act., xxiii, 11. Cf. xix, 21 ; xxvii, 24.
  3. Phil., i, 13 ; Act., xxviii, 16 ; Suétone, Tibère, 37.
  4. Comp. Pline, Epist., X, 65 ; Jos., Ant., XVIII, vi, 6, 7 ; Philostrate, Soph., II, xxxii, 1.