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reux de plus amples renseignements une solide instruction. Il va sans le dire que ceux qui pourront lire les écrits de Christian Baur, le père de toutes ces études, de Zeller, de Schwegler, de Volkmar, de Hilgenfeld, de Lücke, de Lipsius, de Holtzmann, d’Ewald, de Keim, de Hausrath, de Scholten, seront mieux édifiés encore. J’ai proclamé toute ma vie que l’Allemagne s’était acquis une gloire éternelle en fondant la science critique de la Bible et les études qui s’y rapportent. Je l’ai dit assez haut pour qu’on n’eût pas dû m’accuser de passer sous silence des obligations que j’ai cent fois reconnues. L’école des exégètes allemands a ses défauts ; ces défauts sont ceux qu’un théologien, quelque libéral qu’il soit, ne peut éviter ; mais la patience, la ténacité d’esprit, la bonne foi qui ont été déployées dans cette œuvre d’analyse sont chose vraiment admirable. Entre plusieurs très-belles pierres que l’Allemagne a posées dans l’édifice de l’esprit humain, élevé à frais communs par tous les peuples, la science bi-

    de ses avantages, sont tellement devenus la règle de certaines écoles, qu’on n’y admet plus l’écrivain sobre qui, selon la maxime de nos vieux maîtres de Port-Royal, sait se borner, ne fait jamais profession de science, et dans un livre ne donne pas le quart des recherches que ce livre a coûtées. L’élégance, la modestie, la politesse, l’atticisme passent maintenant pour des manières de gens arriérés.