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cérémonie, l’exécution des chefs ennemis. Cet odieux usage fut observé de point en point. Bar-Gioras, extrait de la troupe des captifs, se vit traîné la corde au cou, avec d’ignobles outrages, à la roche Tarpéienne ; là on le tua. Quand un cri eut annoncé que l’ennemi de Rome n’était plus, une immense acclamation s’éleva ; les sacrifices commencèrent. Après les prières accoutumées, les princes se retirèrent au Palatin ; le reste de la journée s’écoula pour toute la ville dans la joie et les festins.

Le volume de la Thora et les tentures du sanctuaire furent portés au palais impérial ; les objets d’or et en particulier la table des pains et le chandelier furent déposés dans un grand édifice que Vespasien fit bâtir vis-à-vis du Palatin, de l’autre côté de la voie Sacrée, sous le nom de temple de la Paix, et qui fut en quelque sorte le musée des Flavius[1]. Un arc de triomphe en marbre pentélique, qui existe encore aujourd’hui, garda le souvenir de cette pompe extraordinaire et l’image des objets principaux qui y furent portés[2]. Le père et le fils prirent à cette occasion le titre d’imperatores ; mais ils récusè-

  1. Ce temple, dédié en 75, fut brûlé entièrement sous Commode. Il y a donc bien peu de fond à faire sur ce que dit Procope (De bello vand., II, 9).
  2. Il ne fut achevé que sous Domitien. Voir l’inscription dans Orelli, no 758.