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vèrent de grandes richesses, beaucoup d’insurgés vivants qui furent tués sur-le-champ, et plus de deux mille cadavres, sans parler de quelques prisonniers que les terroristes y avaient enfermés. Jean de Gischala, contraint par la faim à sortir, demanda quartier aux vainqueurs, qui le condamnèrent à une prison perpétuelle. Simon, fils de Gioras, qui avait des provisions, resta caché jusqu’à la fin d’octobre. Manquant de vivres alors, il prit un parti singulier. Revêtu d’un justaucorps blanc, avec un manteau de pourpre, il sortit inopinément de dessous terre, à l’endroit où avait été le temple[1]. Il s’imaginait par là étonner les Romains, simuler une résurrection, peut-être se faire passer pour le Messie. Les soldats furent, en effet, un peu surpris d’abord ; Simon ne voulut se nommer qu’à leur commandant Terentius Rufus. Celui-ci le fit enchaîner, manda la nouvelle à Titus, qui était à Panéas, et fit diriger le prisonnier sur Césarée.

Le temple et les grandes constructions furent démolis jusqu’aux fondements. Le soubassement du temple fut cependant conservé[2], et constitue ce

  1. Le terre-plein du haram renferme, en effet, beaucoup de réduits souterrains.
  2. Saint Jérôme, In Zach., xiv, 2. L’extraordinaire hauteur de ce soubassement n’a pu être comprise que depuis les fouilles des Anglais. Les fondations du temple lui-même furent visibles