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d’Hérodium et de Machéro, occupés par les sicaires. Ces quatre places exigeaient des sièges difficiles. Vespasien et Titus hésitèrent à s’y engager dans l’état précaire où l’on était, à la veille d’une nouvelle guerre civile, où ils pouvaient avoir besoin de toutes leurs forces. Ainsi fut encore prolongée d’une année la révolution qui, depuis trois ans, tenait Jérusalem dans l’état de crise le plus extraordinaire dont l’histoire ait gardé le souvenir[1].

Le 1er juillet, Tibère Alexandre proclama Vespasien à Alexandrie, et lui fit prêter serment ; le 3, l’armée de Judée le salua Auguste à Césarée ; Mucien, à Antioche, le fit reconnaître par les légions de Syrie, et, le 15, tout l’Orient lui obéissait. Un congrès eut lieu à Beyrouth, où il fut décidé que Mucien marcherait sur l’Italie, pendant que Titus continuerait la guerre contre les Juifs, et que Vespasien attendrait l’issue des événements à Alexandrie. Après une sanglante guerre civile (la troisième qu’on eût vue depuis dix-huit mois), le pouvoir resta définitivement aux Flavius. Une dynastie bourgeoise, appliquée aux affaires, modérée, n’ayant pas la force de race des Césars, mais exempte aussi de leurs égarements, se substitua ainsi aux héritiers du titre créé par

  1. Tacite, Hist., V, 10.