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de guérisons assez analogues à celles qui sont racontées dans les Évangiles, opérées par ce Christ d’un genre nouveau[1].

Les prêtres païens de Phénicie ne voulurent pas rester en arrière dans ce concours de flatterie. L’oracle de Paphos[2] et l’oracle du Carmel[3] soutinrent avoir annoncé d’avance la fortune des Flavius. Les conséquences de tout ceci se développèrent plus tard. Arrivés avec l’appui de la Syrie, les empereurs flaviens furent bien plus ouverts que les dédaigneux Césars aux idées syriennes. Le christianisme pénétrera au cœur même de cette famille, y comptera des adeptes, et grâce à elle entrera dans une phase tout à fait nouvelle de ses destinées.

Vers la fin du printemps de 69, Vespasien sembla vouloir sortir de l’oisiveté militaire où le tenait la politique. Le 29 avril, il se mit en campagne, et parut avec sa cavalerie devant Jérusalem. Pendant ce temps, Céréalis, un de ses lieutenants, brûlait Hébron ; toute la Judée était soumise aux Romains, excepté Jérusalem et les trois châteaux de Masada,

  1. Tacite, Hist., IV, 81-82 ; Suétone, Vesp., 7 ; Dion Cassius, LXVI, 8.
  2. Tacite, Hist., II, 2-4 ; Suétone, Titus, 5.
  3. Suétone, Vesp., 5 ; Tacite, Hist., II, 78. Cf. faux Scylax, § 104 ; Jamblique, De pyth. vita, 14, 15.