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Saint Justin, Méliton paraissent avoir eu l’intelligence à peu près complète du livre. On en peut dire autant de Commodien, qui (vers 250) mêle à son interprétation des éléments d’une autre provenance, mais qui ne doute pas un instant que Néron l’Antechrist ne doive ressusciter de l’enfer pour soutenir une lutte suprême contre le christianisme[1], et qui conçoit la destruction de Rome-Babylone exactement comme on la concevait deux cents ans auparavant[2]. Enfin, Victorin de Pettau (mort en 303) commente encore l’Apocalypse avec un sentiment assez juste. Il sait parfaitement que Néron ressuscité est le véritable Antechrist[3]. Quant au chiffre de la Bête, il était perdu probablement avant la fin du IIe siècle. Irénée (vers 190) se trompe grossièrement sur ce point, ainsi que sur quelques autres d’importance majeure, et ouvre la série des commentaires chimériques et des symbolismes arbitraires[4]. Quelques particularités

    et suiv., 363 ; VIII, 151 et suiv., 169 et suiv. Voir ci-dessus, p. 318, note 3. Cf. Carm. sib., III, 397.

  1. Inscr., acrost. xli et xlii, v. 36 et suiv. ; Carmen, v. 816 et suiv., 831, 845, 862, 878, 903 et suiv. (Pitra, Spic. Sol., I ; voir les corrections d’Ebert dans les Abhandl. der phil.-hist. Classe der sächsischen Gesell. der Wiss., t. V, p. 395 et suiv.).
  2. Vers 907 et suiv.
  3. Bibl. max. Patr., Paris, t. I, p. 580-581.
  4. Irénée, Adv. hær., V, xxx, 3. C’est ici la plus forte objection contre les rapports d’Irénée avec ceux qui avaient vu l’apôtre