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d’un carré parfait[1] de trois mille stades de côté, orienté selon les quatre vents du ciel et entouré d’un mur haut de cent quarante-quatre coudées, percé de douze portes. À chaque porte veille un ange, et au-dessus est écrit le nom d’une des douze tribus d’Israël. Le soubassement du mur a douze assises de pierres ; sur chacune des assises resplendit le nom d’un des douze apôtres de l’Agneau[2]. Chacun de ces lits superposés est orné de pierres précieuses[3], le premier de jaspe, le second de saphir, le troisième de calcédoine, le quatrième d’émeraude, le cinquième de sardoine, le sixième de cornaline, le sep-

  1. Τὸ ὕψος, au verset 16, ne peut être pris que comme un écart d’imagination ou une inadvertance de rédaction. Comparez cependant Talm. de Bab., Baba bathra, 75 b.
  2. L’imagination peu précise des juifs se décèle ici. Le symbolisme entraîne l’auteur à un tableau qui n’est pas satisfaisant pour l’esprit. On entend d’ordinaire les δώδεκα θεμελίους comme les douze secteurs de soubassement qui vont d’une porte à l’autre. Nous croyons qu’il vaut mieux superposer les δώδεκα θεμελίους et en faire des assises, en retrait les unes sur les autres, au-dessous du mur proprement dit. Les versets 18-20 impliquent presque nécessairement cette hypothèse. Comparez la construction des murs du haram de Jérusalem, telle qu’elle ressort des fouilles anglaises. Palestine exploration fund, no 4 (voir aussi Mém. de l’Acad. des inscr., t. XXVI, 1re partie, pl. 2, 5, et Les dern. jours de Jér., p. 246). Notez l’emploi du mot θεμέλιος dans Josèphe (Ant., VII, xiv, 10 ; VIII, ii, 9 ; XV, xi, 3 ; B. J., V, v, 2) pour désigner le soubassement du temple.
  3. Exode, xxvii, 17-20 ; xxxix, 10-14.