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destinés. Alors tous sont jugés selon leurs œuvres. Ceux dont les noms ne sont pas trouvés écrits dans le livre de vie sont précipités dans l’étang de feu. La Mort et le Scheol y sont jetés également[1].

Le mal étant détruit sans retour, le règne du bien absolu va commencer[2]. La vieille terre, le vieux ciel ont disparu ; une terre nouvelle, un ciel nouveau leur succèdent[3] ; il n’y a plus de mer[4]. Cette terre, ce ciel ne sont pourtant qu’un rajeunissement de la terre actuelle, du ciel d’aujourd’hui, et de même que Jérusalem était la perle, le joyau de l’ancienne terre, de même Jérusalem sera encore le centre rayonnant de la nouvelle. L’apôtre voit cette Jérusalem nouvelle descendre du ciel d’auprès de Dieu, vêtue comme une fiancée parée pour son époux. Une grande voix sort du trône : « Voici le tabernacle où Dieu habitera avec les hommes. Les hommes seront désormais son peuple, et il sera toujours pré-

  1. Comp. Daniel, vii, 11 ; Luc, xvi, 23 ; I Cor., xv, 26.
  2. Apoc., xxi.
  3. Comp. Isaïe, lxv, 17 ; lvi, 22. Cf. II Petri, iii, 13.
  4. La mer est une annulation, une stérilisation d’une partie de la terre, un reste du chaos primitif (תהום), souvent un châtiment de Dieu, engloutissant des pays coupables. Elle est abîme (ἄϐυσσος) ; or l’abîme est le domaine de Satan (comp. xi, 7; xiii, 1). Dans le paradis (Gen., ii), il n’y avait pas de mer. Comp. Job, vii, 12.