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c’est-à-dire cette Jérusalem, terrestre encore, mais toute sainte, où sont les fidèles amis de Jésus ; le feu du ciel tombera sur eux et les dévorera. Alors Satan, qui les avait séduits, sera jeté dans l’étang de soufre enflammé, où sont déjà la Bête (Néron) et le Faux Prophète (?), et où tous ces maudits vont désormais être tourmentés nuit et jour dans les siècles des siècles.

La création a maintenant accompli sa tâche ; il ne reste plus qu’à procéder au dernier jugement[1]. Un trône éclatant de lumière apparaît, et sur ce trône le juge suprême. À sa vue, le ciel et la terre s’enfuient ; il n’y a plus nulle part de place pour eux. Les morts grands et petits ressuscitent. La Mort et le Scheol rendent leurs proies ; la mer de son côté rend les noyés qui, dévorés par elle, ne sont pas descendus régulièrement dans le Scheol[2]. Tous comparaissent devant le trône. On apporte les grands livres, où est tenu le compte rigoureux des actions de chaque homme[3] ; on ouvre aussi un autre livre, le « livre de vie », où sont écits les noms des pré-

  1. Comp. Daniel, vii, 9.
  2. Cf. Achille Tatius, V, p. 116-117, édit. Jacobs, et la curieuse mosaïque (encore inédite) de Torcello.
  3. Malachie, iii, 16 ; Daniel, vii, 10. Comp. Talm. de Bab, Rosch has-schana, 16 b.