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avec elle le Faux Prophète[1] qui faisait des miracles devant elle ; tous deux sont jetés vivants dans l’étang sulfureux qui brûle éternellement[2]. Leurs armées sont exterminées par le glaive qui sort de la bouche de celui qui est assis sur le cheval, et les oiseaux sont rassasiés de la chair des morts.

Les armées romaines, le grand instrument de la puissance de Satan, sont vaincues ; Néron l’Antechrist, leur dernier chef, est enfermé en enfer ; mais le Dragon, le Serpent antique, Satan existe encore. Nous avons vu comment il fut jeté du ciel sur la terre[3] ; il faut maintenant en délivrer la terre à son tour[4]. Un ange descend du ciel, tenant la clef de l’abîme et ayant à la main une grande chaîne. Il saisit le Dragon, le lie pour mille ans, le précipite dans l’abîme[5], ferme à clef l’ouverture du gouffre et la scelle d’un sceau[6]. Pendant mille ans, le diable restera enchaîné. Le mal moral et le mal physique, qui en est la conséquence, seront suspen-

  1. Voir ci-dessus, p. 414-422.
  2. Les exhalaisons sulfureuses, comme celles de la Solfatare de Pouzzoles, de Callirrhoé et de la mer Morte, étaient tenues pour des émanations d’un lac infernal. V. ci-dessus, p. 333-335.
  3. Apoc., xii, 7 et suiv.
  4. Apoc., c. xx.
  5. Cf. Jud., 6.
  6. Comp. Talm. de Bab., Gittin, 68 a.