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purnius Asprénas, qui avait reçu de Galba le gouvernement de la Galatie et de la Pamphylie, et qu’accompagnaient deux galères de la flotte de Misène, arrive à Cythnos. Des émissaires du prétendant essayèrent sur les commandants des navires l’effet magique du nom de Néron ; le fourbe, affectant un air triste, fit appel à la fidélité de ceux qui furent autrefois « ses soldats ». Il les priait au moins de le jeter en Syrie ou en Égypte, pays sur lesquels il fondait ses espérances. Les commandants, soit par ruse, soit qu’ils fussent ébranlés, demandèrent du temps. Asprénas, ayant tout appris, enleva l’imposteur par surprise et le fit tuer. Son corps fut promené en Asie, puis porté à Rome, afin de réfuter ceux de ses partisans qui auraient voulu élever des doutes sur sa mort[1]. Serait-ce à ce malheureux que feraient allusion les mots : « la Bête que tu vois était et n’est plus, et elle va sortir de l’abîme, et elle court à sa perte ;… l’autre roi n’est pas encore venu, et, quand il sera venu, il durera peu[2] » ? Cela est possible. Le monstre s’élevant

  1. Tacite, Hist., II. 8-9.
  2. Apoc., xvii, 8, 10, 11. Comparez θαυμασθήσονται οἱ κατοικοῦντες ἐπὶ τῆς γῆς ὅτι ἦν καὶ οὐκ ἔστιν καὶ παρέσται avec Achaïa atque Asia falso exterritæ velut Nero adventaret… late terror, multis ad celebritatem nominis erectis, et autres passages cités ci-dessus, p. 421, note 5.