Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/497

Cette page a été validée par deux contributeurs.

de la terre dont le nom n’est pas écrit dans le livre de vie depuis le commencement du monde seront frappés de stupeur en voyant reparue la bête qui avait été et qui n’était plus. C’est ici qu’il faut un esprit intelligent ! Les sept têtes sont sept montagnes sur lesquelles la femme est assise. Elles représentent aussi sept rois : cinq de ces rois sont tombés, un d’eux règne actuellement, l’autre n’est pas encore venu, et, quand il viendra, il durera peu de temps[1]. Quant à la bête qui était et qui n’est plus, elle est le huitième roi, et en même temps elle fait partie des sept rois, et elle va droit à la perdition. Et les dix cornes que tu as vues sont dix rois, qui n’ont pas reçu précisément la royauté, mais qui reçoivent pour une heure un pouvoir égal à celui des rois et l’exercent conjointement avec la Bête. Ces dix rois n’ont tous qu’un même avis, et ils font hommage de leur puissance à la Bête. Ils combattront contre l’Agneau, et l’Agneau les vaincra ; car il est le seigneur des seigneurs et le roi des rois, et ceux qui ont été appelés et élus avec lui, ses fidèles enfin, les vaincront aussi. » Et il ajouta : « Les eaux que tu as vues, sur lesquelles la courtisane est assise, sont les peuples et les nations et les races et les langues. Et les dix cornes que tu as vues, ainsi que la Bête elle-même[2], poursuivront de leur haine la courtisane, et la rendront déserte et nue, et ils mangeront ses chairs[3], et ils la brûleront ; car Dieu leur a mis au cœur,

  1. Comp. Ass. de Moïse, c. 7. Cf. Hilgenfeld, Nov. Test. extra can., I, p. 113-114.
  2. Le texte reçu porte ἐπὶ τὸ θηρίον ; l’autorité des manuscrits (Alex., Sin., etc.) y est pour καὶ τό.
  3. C’est-à-dire ils la pilleront.