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ses dix cornes, et sur chacune de ses têtes un nom blasphématoire[1]. Son aspect général est celui du léopard ; ses pieds sont de l’ours, sa bouche du lion[2]. Le Dragon (Satan) lui donne sa force, son trône, sa puissance. Une de ses têtes a reçu un coup mortel ; mais la plaie a été guérie. La terre entière tombe en admiration derrière ce puissant animal, et tous les hommes se mettent à adorer le Dragon, parce qu’il a donné le pouvoir à la Bête ; ils adorent aussi la Bête, disant : « Qui est semblable à la Bête, et qui peut combattre contre elle ? » Et il lui est donné une bouche proférant des discours pleins d’orgueil et de blasphème, et la durée de sa toute-puissance est fixée à quarante-deux mois (trois ans et demi). Alors la Bête se met à vomir des blasphèmes contre Dieu, contre son nom, contre son tabernacle et contre ceux qui demeurent dans le ciel. Et il lui est donné de faire la guerre aux saints et de les vaincre[3], et puissance lui est accordée sur toute tribu, tout peuple, toute langue, toute race. Et tous les hommes l’adorent, excepté ceux dont le

  1. Comp. Dan., vii, 8 ; xi, 36. Ὄνομα (Sinaïticus) doit être préféré à ὀνόματα.
  2. Comp. Dan., vii, 3 et suiv.
  3. Dan., vii, 21. Ce membre de phrase manque dans l’Alexandrinus ; mais il se trouve dans le Sinaïticus.