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deux amis de Dieu passaient, en effet, pour n’être pas morts. Le premier était censé avoir inutilement prédit le déluge à ses contemporains, qui ne voulurent pas l’entendre ; c’était le modèle d’un juif prêchant la pénitence parmi les païens. Quelquefois aussi, les témoins prennent la ressemblance de Moïse[1], dont la mort avait pareillement été incertaine[2], et de Jérémie[3]. Notre auteur semble, en outre, concevoir les deux témoins comme deux personnages importants de l’Église de Jérusalem, deux apôtres d’une grande sainteté, qui seront tués, puis ressusciteront et monteront au ciel comme Élie et Jésus. Il n’est pas impossible que la vision ait pour sa première partie

    21 ; Justin, Dial. cum Tryph., 49. Sur le rôle d’Élie dans les mystères de la fin des temps, voir Séder olam rabba, c. 17 ; Mischna, Sota, ix, 15 ; Schekalim, ii, 5 ; Baba metzia, i, 8 ; ii, 8 ; iii, 4, 5 ; Eduïoth, viii, 7 ; Carm. sib., II, 187 et suiv. ; Comp. Commodien, Carmen, v. 826 et suiv. Toute la mythologie d’Hénoch et d’Élie est recueillie dans le livre IX du De Antechristo de Malvenda. Voir aussi Berichte de la Soc. de Leipzig, 1866, p. 213 et suiv. ; Sitzungsberichte de l’Acad. de Munich, 1871, p. 462.

  1. Apoc., xi, 6. Notez dans la transfiguration de Jésus « Moïse et Élie causant avec lui ». Matth., xvii, 3.
  2. Comp. l’Assomption de Moïse.
  3. Vie de Jésus, 13e édit., p. 207 ; Victorin de Pettau, dans la Bibl. max. Patrum, Lugd., III, p. 418 ; Thilo, Codex apocr. N. T., I, p. 761 et suiv.