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alors remplit son encensoir des charbons de l’autel et les jette sur la terre[1]. Ces charbons, en atteignant la surface du globe, produisent des tonnerres, des éclairs, des voix, des secousses. L’encens, l’auteur lui-même nous le dit, ce sont les prières des saints. Les soupirs de ces pieuses personnes s’élevant en silence devant Dieu, et appelant la destruction de l’empire romain, deviennent des charbons ardents pour le monde profane, qui l’ébranlent, le déchirent, le consument, sans qu’il sache d’où viennent les coups.

Les sept anges alors se préparent à emboucher la trompette.

À l’éclat de la trompette du premier ange, une grêle mêlée de feu et de sang tombe sur la terre. Le tiers de la terre est brûlé ; le tiers des arbres est brûlé[2] ; toute herbe verte est brûlée. En 63, 68 et 69, on fut en effet fort effrayé par des orages, où l’on vit quelque chose de surnaturel[3].

Au son de la trompette du second ange, une grande montagne incandescente est lancée dans la mer ; le tiers de la mer se change en sang ; le tiers des poissons meurt ; le tiers des navires est détruit. Il y

  1. Imité d’Ézéchiel, x.
  2. Pour cette manière de procéder par tiers, v. Zach., xiii, 8-9.
  3. Vis fulgurum non alias crebrior. Tacite, Ann., XV, 47 ; Hist., 1, 3, 18. Comp. Exode, ix, 24 ; Isaïe, xxviii, 2.