Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/428

Cette page a été validée par deux contributeurs.

naise ardente ; sa voix semblait la voix des grandes eaux[1] ; dans sa droite étaient sept étoiles ; de sa bouche sortait un glaive aigu, à deux tranchants, et son aspect était celui du soleil dans toute sa force. Et quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort, et il posa sa main droite sur moi, disant : « Ne crains pas ; je suis le premier et le dernier, le vivant ; j’ai été mort, et voilà que maintenant je vis pour les siècles des siècles, et je tiens les clefs de la mort et de l’enfer. Écris donc ce que tu as vu, ce qui est, ce qui sera. Le sens du symbole des sept étoiles que tu as vues dans ma main et des sept chandeliers d’or, le voici : les sept étoiles sont les anges des sept Églises, et les chandeliers sont les sept Églises. »


Dans les conceptions juives, à demi gnostiques et cabbalistes, qui dominaient vers ce temps, chaque personne[2], et même chaque être moral, comme la mort, la douleur, a son ange gardien : il y avait l’ange de la Perse, l’ange de la Grèce[3], l’ange des eaux[4], l’ange du feu[5], l’ange de l’abîme[6]. Il était

  1. Tout ceci est imité de Daniel, x, 5 et suiv.
  2. Matth., xviii, 10.
  3. Daniel, x, 13, 20. Cf. Deuter., xxxii, 8 (Septante). Selon Schir hasschirim rabba, vers la fin, aucun peuple n’est puni sans que son ange soit auparavant puni. Comparez les עירין et les ἐγρήγοροι de Daniel, d’Hénoch, etc.
  4. Apoc., xvi, 5.
  5. Apoc., xiv, 18.
  6. Apoc., ix, 11. Comp. les anges des vents, Apoc., vii, 1 ;