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sur Joseph Barsabas, qui, selon elles, avait bu un poison mortel sans en éprouver aucun effet[1].

Ainsi, à côté de Jean, se constitua en Asie un second centre d’autorité et de tradition apostoliques. Jean et Philippe élevèrent le pays qu’ils avaient choisi pour séjour presque au niveau de la Judée. « Ces deux grands astres de l’Asie, » comme on les appelait[2] furent durant quelques années le phare de l’Église, privée de ses autres pasteurs. Philippe mourut à Hiérapolis, et y fut enterré. « Ses filles vierges arrivèrent à un âge très-avancé, et furent déposées près de lui ; celle qui se maria fut enterrée à Éphèse ; on voyait, dit-on, toutes ces sépultures au IIe siècle. Hiérapolis eut ainsi ses tombeaux apostoliques, rivaux de ceux d’Éphèse. La province paraissait ennoblie par ces corps saints, qu’on s’imaginait voir se lever de terre le jour où le Seigneur viendrait, plein de gloire et de majesté, ressusciter ses élus[3]. La crise de Judée, en dispersant, vers 68, les apôtres et les hommes apostoliques, put porter encore à Éphèse et dans la vallée du Méandre d’autres personnages considérables de l’Église naissante. Un très-

  1. Papias, dans Eusèbe, H. E., III, 39.
  2. Polycrate, dans Eusèbe, H. E., III, 31.
  3. Polycrate, l. c.