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familles de Hanan et de Boëthus, en possession du sacerdoce ; monde d’épicuriens et de voluptueux incrédules, haï du peuple à cause de sa fierté, de son peu de dévotion, de ses richesses ; ce parti, essentiellement conservateur, trouvait une garantie de ses privilèges dans l’occupation romaine, et, sans aimer les Romains, était fortement opposé à toute révolution ;

2o Le parti de la bourgeoisie pharisienne, parti honnête, composé de gens sensés, établis, calmes, rangés, aimant leur religion, l’observant exactement, dévots même, mais sans imagination, assez instruits, connaissant le monde étranger et voyant clairement qu’une révolte ne pouvait aboutir qu’à la destruction de la nation et du temple : Josèphe est le type de cette classe de personnes, dont le sort fut celui qui semble toujours réservé aux partis modérés en temps de révolution, l’impuissance, la versatilité et le suprême désagrément de passer pour des traîtres aux yeux de la plupart ;

3o Les exaltés de toute espèce, zélotes, sicaires, assassins, amas étrange de fanatiques mendiants, réduits à la dernière misère par l’injustice et la violence des sadducéens, s’envisageant comme les seuls héritiers des promesses d’Israël, de ce « pauvre » chéri de Dieu ; se nourrissant de livres prophé-