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sités provinciales, fort analogue au califat de Bagdad et à l’empire ottoman, fut l’état où les Juifs se trouvèrent le plus à l’aise. La domination ptolémaïque, au IIIe siècle avant J.-C, semble également leur avoir été assez sympathique. Il n’en fut pas de même des Séleucides. Antioche était devenue un centre d’active propagande hellénique ; Antiochus Épiphane se croyait obligé d’installer partout, comme signe de sa puissance, l’image de Jupiter Olympien. Alors éclata la première grande révolte juive contre la civilisation profane. Israël avait supporté patiemment la disparition de son existence politique depuis Nabuchodonosor ; il ne garda plus aucune mesure, quand il entrevit un danger pour ses institutions religieuses. Une race en général peu militaire fut prise d’un accès d’héroïsme ; sans armée régulière, sans généraux, sans tactique, elle vainquit les Séleucides, maintint son droit révélé, et se créa une seconde période d’autonomie. La royauté asmonéenne néanmoins fut toujours travaillée par de profonds vices intérieurs ; elle ne dura qu’un siècle. La destinée du peuple juif n’était pas de constituer une nationalité séparée ; ce peuple rêve toujours quelque chose d’international ; son idéal n’est pas la cité ; c’est la synagogue ; c’est la congrégation libre. Il en est de même pour l’islam, qui a créé un empire immense, mais qui a