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régulier[1], et qu’il ne fut pas enveloppé dans la condamnation sommaire des victimes de la fête de Néron. Timothée fut, selon certaines apparences, arrêté avec son maître et gardé en prison[2].

Au commencement du IIIe siècle, on voyait déjà près de Rome deux monuments auxquels on attachait les noms des apôtres Pierre et Paul. L’un était situé au pied de la colline Vaticane : c’était celui de saint Pierre ; l’autre sur la voie d’Ostie : c’était celui de saint Paul. On les appelait en style oratoire « les trophées » des apôtres[3]. C’étaient probablement des cellæ ou des memoriæ consacrées aux deux saints. De pareils monuments existaient en public avant Constantin[4] ; on a le droit d’ailleurs de supposer que ces « trophées » n’étaient connus que des fidèles ; peut-être même n’étaient-ils pas autre chose que ce Térébinthe du Vatican auquel on

  1. Clém. Rom., Ad Cor. I, 5, μαρτυρήσας ἐπὶ τῶν ἡγουμένων. Voyez ci-dessus, p. 186-187, note 4.
  2. Hebr., xiii, 23. Voyez cependant ci-après, p. 210.
  3. Caïus, cité par Eusèbe, H. E., II, 25. Ce qui concerne la construction de la memoria de saint Pierre au Vatican par Anenclet (Liber pontificalis, art. Anenclet) est légendaire. Voir Lipsius, Chronol. der rœm. Bischöfe, p. 200 et suiv., en comparant le texte de Bianchini.
  4. Eusèbe, Vita Const., II, 40 ; cf. de Rossi, Rom. sott., I, p. 209-210. La publicité dont jouissaient les cimetières chrétiens est un fait hors de doute.