IIIe siècle voulut que, trop humble pour s’égaler à Jésus, il eût demandé à être crucifié la tête en bas[1]. Le trait caractéristique de la boucherie de 64 ayant été la recherche d’odieuses raretés en fait de tortures, il est possible qu’en effet Pierre ait été offert à la foule dans cette hideuse attitude. Sénèque mentionne des cas où l’on a vu des tyrans faire tourner vers la terre la tête des crucifiés[2]. Puis la piété chrétienne aura vu un raffinement mystique[3] dans ce qui ne fut qu’un bizarre caprice des bourreaux. Peut-être le trait du quatrième Évangile : « Tu étendras les mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne veux pas, » renferme-t-il quelque allusion à une particularité du supplice de Pierre[4]. — Paul, en sa qualité d’honestior, eut la tête tranchée[5]. Il est probable, du reste, qu’il y eut pour lui un jugement
- ↑ Acta Petri et Pauli, c. 81 (cf. le Pseudo-Lin, p. 69-70) ; Eusèbe, H. E., III, 1 (d’après Origène) ; Eus., Dem. ev., III, 5 ; saint Jérôme, De viris ill., 1.
- ↑ Consol. ad Marciam (écrite sous Claude), 20.
- ↑ Rufin, trad. d’Eus., H. E., l. c.
- ↑ La précinction des reins avec une serviette n’était nullement de règle dans le crucifiement. Le passage Évang. de Nicodème, 1re part. A, ch. 10, se rapporte à une conception très-moderne de la crucifixion de Jésus.
- ↑ Tertullien, Præscr., 36 ; Scorp., 15 ; Eusèbe, H. E., II, 25 ; Lactance, De mort. persec., 2 ; Orose, VII, 7 ; Euthalius, dans Zaccagni, p. 427, ; 522, 531-537. Cf. Paul, Sentent., V, xxix, 1.