Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/255

Cette page a été validée par deux contributeurs.

qui en un sens a eu dans l’histoire de l’humanité presque autant d’importance que celle de Jésus, date du jour qui, selon la tradition, les vit mourir ensemble. Néron, sans le savoir, fut encore en ceci l’agent le plus efficace de la création du christianisme, celui qui posa la pierre angulaire de la cité des saints.

Quant au genre de mort des deux apôtres, nous savons avec certitude que Pierre fut crucifié[1]. Selon d’anciens textes, sa femme fut exécutée avec lui, et il la vit mener au supplice[2]. Un récit accepté dès le

    Instit. div., IV, 21, et dans l’ouvrage De bapt. non iter., à la suite des œuvres de saint Cyprien, édit. de Rigault, p. 139, saint Ignace, Ad Rom., 4 ; Irénée, Adv. hær., III, i, 1 ; iii, 2-3 ; Tertullien, Præscr., 23. Notez surtout l’inscription m. anneo. pavlo. petro (ci-dessus, p. 12, note 2), en observant que Petrus ne peut être qu’un agnomen chrétien (nonobstant ala Petriana, Orelli, 516, 5455, qui vient d’un individu surnommé Petra). Pour les monuments figurés, voir de Rossi, Bull., 1864, p. 81 et suiv. ; 1866, p. 52 ; Martigny, Dict., p. 537 et suiv.

  1. Jean, xxi, 18-191 (comp. Jean, xii, 32-33 ; xiii, 36) ; Tertullien, Adv. Marc., IV, 5 ; Præscr., 36 ; Scorpiace, 15 ; Eusèbe, H. E., II, 25 ; Lactance, De mort. persec., 2 ; Orose, VII, 7. Notez, en effet, que Tacite, Ann., XV, 44, compte parmi les suppliciés des crucibus affixi. Il est vrai que les changements qu’on a proposés pour le texte en cet endroit (Bernays, ci-dessus, p. 165, note 2) feraient disparaître la catégorie des simples crucifiés ; mais Sulpice Sévère (II, 29), qui copie presque Tacite (et un Tacite plus correct que le nôtre), d’accord avec Hermas, I, vis. iii, 2, met expressément cruces (σταυρούς) parmi les supplices.
  2. Clém. d’Alex., Strom., VII, 11.