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munier avec Marc, dans le cas où il passerait par leur pays. Marc était cousin de Barnabé, dont le nom, cher aux Galates, ne devait pas être inconnu aux gens de la Phrygie[1]. On ignore la suite de ces incidents. Un effroyable tremblement de terre venait justement d’ébranler toute la vallée du Lycus. L’opulente Laodicée se rebâtit avec ses propres ressources[2] ; mais Colosses ne sut se relever ; elle disparut presque du nombre des Églises[3] ; l’Apocalypse, en 69, ne la mentionne pas. Laodicée et Hiérapolis héritèrent de toute son importance dans l’histoire du christianisme.

Paul se consolait par son activité apostolique des tristesses qui l’assaillaient de toutes parts. Il se disait qu’il souffrait pour ses chères Églises ; il s’envisageait comme la victime qui ouvrait aux gentils les portes de la famille d’Israël[4]. Vers les derniers mois de sa prison, il connut pourtant le découragement et l’abandon[5]. Déjà, écrivant aux Philippiens, il disait, en opposant la conduite de son cher et

  1. Colosses est à une quarantaine de lieues d’Antioche de Pisidie, qui faisait partie de la province de Galatie.
  2. Tacite, Ann., XIV, 27 ; cf. Apoc., iii, 17 et suiv. V. Saint Paul, p. 357-358.
  3. Colosses n’a pas de monnaies impériales [Waddington].
  4. Col., i, 24 ; Eph., iii, 1.
  5. Col., iv, 11 ; II Tim., i, 15 ; ii, 17-18 ; iii, 1 et suiv., 13 ; iv,