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Timothée pour Philémon un billet, vrai petit chef-d’œuvre de l’art épistolaire, qu’il remit entre les mains du délinquant :

Paul, prisonnier, de Jésus-Christ, et frère Timothée, à Philémon, notre bien-aimé et notre collaborateur, et à sœur Appia, et à Archippe, notre compagnon d’armes, et à l’Église qui est dans ta maison.

Grâce et paix descendent sur vous tous des mains de Dieu notre père et du Seigneur Jésus-Christ.

Je rends sans cesse grâces à mon Dieu, quand ton souvenir se présente à moi dans mes prières. J’entends parler, en effet, de ta foi au Seigneur Jésus, de ta charité pour tous les saints. Puisse ta foi se communiquer efficacement et te révéler toujours ce qui pour nous est le bien, en vue de Christ ! Ta charité, en effet, m’a causé beaucoup de joie et de consolation ; car les entrailles des saints ont été réjouies par toi, frère. Voilà pourquoi, bien que j’eusse beaucoup de droits en Christ de te prescrire ce que tu dois faire, j’aime mieux te le demander au nom de la charité, et en mon nom,… au nom de Paul vieux et maintenant prisonnier de Christ Jésus.

Je viens donc te prier pour mon fils, que j’ai engendré dans les fers, pour Onésime, qui autrefois ne t’a guère été utile[1], mais qui maintenant peut l’être beaucoup à toi et à moi. Je te l’ai renvoyé, lui, c’est-à-dire mes entrailles. Je voulais d’abord le garder près de moi, pour qu’il

  1. Allusion au nom d’Onésime qui veut dire « utile ».