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d’Égypte, et notamment celles de Philon. Ce Christ devenu une hypostase divine est le logos de la philosophie juive alexandrine, le mémera des paraphrases chaldaïques, prototype de toute chose, par qui tout a été créé[1]. Ces puissances de l’air[2], auxquelles l’empire du monde a été donné[3], ces hiérarchies bizarres, célestes et infernales[4], sont celles de la cabbale juive et du gnosticisme. Ce pléroma mystérieux, but final de l’œuvre de Christ, ressemble fort au pléroma divin que la gnose place au sommet de l’échelle universelle. La théosophie gnostique et cabbaliste, qu’on peut regarder comme

  1. Philon, De profugis, 2, 19, 20, 26 ; Vita Mosis, II, 12 ; De mundi opif., 4-8 ; De confus. ling., 14, 19, 28 ; De migr. Abr., 1-2 ; De somniis, I, 13, 37, 41 ; II, 37 ; De monarchia, II, 5 ; Quod Deus immut., 6, 36 ; De agric. Noe, 12 ; De plant. Noe, 2, 4 ; Legis alleg., I, 18 ; III, 31, 59-61 ; De cherubim, 11, 35 ; De mundo, 2, 3 ; Quis rer. div. hæres, 26, 38, 42, 44, 48 ; De poster. Caini, 35 ; fragm. dans Eus., Præp. evang., VII, 13 ; dans Jean Damascène (Mangey, II, p. 655).
  2. Phiton, De somniis, I, 22 ; Testam. des douze patr., Lévi, 3 ; Benjamin, 3 ; Mischna, Aboth, v, 6 ; Talmud de Babylone, Beracoth, 6 a ; Tanhuma, fin de la section Mischpatim ; Ialkout sur Job, § 913. Comp. Plutarque, Quæst. rom., 14.
  3. Cf. Jamblique, De myst. Ægypt., II, 3, p. 41-43, Gale ; Testament de Salomon, dans Fabricius, Cod. pseud. V T., I, 1047.
  4. Cf. I Petri, iii, 22 ; Ignatii (ut fertur) ad Trallianos Epist., 4, 5.