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Quelqu’un parmi vous est-il dans la peine ? qu’il prie. Quelqu’un est-il dans la joie ? qu’il chante. Quelqu’un parmi vous est-il malade ? qu’il appelle les anciens de l’Église, et que ceux-ci prient sur lui, en l’oignant d’huile au nom du Seigneur, et la prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le rétablira, et, s’il a commis des péchés, ils lui seront remis. Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez l’un sur l’autre, afin que vous guérissiez. Car la prière d’un juste est bien forte, quand elle s’applique à un objet déterminé.


Les apocalypses apocryphes, où les passions religieuses du peuple s’exprimaient avec tant de force, étaient avidement accueillies dans ce petit groupe de juifs exaltés[1], ou plutôt naissaient à côté de lui, presque dans son sein, de telle sorte que le tissu de ces écrits singuliers et celui des écrits du Nouveau Testament sont souvent difficiles à démêler l’un de l’autre[2]. On prenait réellement ces pamphlets, nés de la veille, pour des paroles d’Hénoch, de Baruch, de Moïse. Les croyances les plus étranges sur les enfers, sur les anges rebelles, sur les géants coupables qui amenèrent le déluge, se répandaient et avaient pour source principale les livres d’Hénoch[3].

  1. Jud., 6, 9, 14-15 ; I Petri, iii, 19-20.
  2. Voir Vie de Jésus, 13e édit., p. xlii-xliii, note 4.
  3. I Petri, iii, 19-20, 22 ; Jud., 6, 9 ; Apoc., xx, 7 ; II Petri,