Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/71

Cette page a été validée par deux contributeurs.

continuant régulièrement et sans interruption[1]. D’un autre côté, xiii, 7, et même v, 12, paraissent une allusion à la mort des apôtres de Jérusalem, de Jacques, frère du Seigneur, par exemple ; xiii, 13, semble se rapporter à une délivrance de Timothée, postérieure à la mort de Paul[2] ; x, 32 et suiv., peut-être xiii, 7, sont, je crois, une mention claire de la persécution de Néron en l’an 64[3]. Il est vraisemblable que le passage iii, 7 et suiv., renferme une allusion aux commencements de la révolte de Judée (an 66) et un pressentiment des malheurs qui vont suivre ; ce passage implique, d’ailleurs, que l’an 40 depuis la mort de Jésus n’était pas dépassé et que ce terme approchait. Tout se réunit donc pour faire supposer que la rédaction de l’épître aux Hébreux eut lieu de l’an 65 à l’an 70, probablement en l’an 66[4].

  1. vii, 27 ; viii, 3-4 ; ix, 6-10 ; xiii, 11-13. On examinera, au tome IV, les objections qu’on oppose à cet argument.
  2. Comp. x, 34.
  3. Remarquez ὀνειδισμοῖς τε καὶ θλίψεσιν θεατριζόμενοι, notamment ce dernier mot. Tout ceci sera développé dans notre tome IV. On y expliquera aussi le trait τὴν ἀρπαγὴν τῶν ὑπαρχόντων ὑμῶν… προσεδέξασθε (x, 34) par des circonstances du même temps. Δεσμοῖς μου (ibid.) est une correction maladroite pour δεσμίοις.
  4. L’auteur de la lettre donne des nouvelles de Timothée ; il suppose comme des choses connues la persécution de Néron, et la mort