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tienne. L’apôtre y fut très-bien accueilli ; on le pria de rester sept jours, et, grâce à la complaisance du bon centurion Julius, qui s’était fort attaché à lui, cela fut possible. On se mit ensuite en route pour Rome. Le bruit de l’arrivée de Paul s’était répandu parmi les fidèles de cette ville, pour quelques-uns desquels il était déjà, depuis l’envoi de son épître, un maître connu et respecté. Au relais de poste appelé Forum d’Appius[1], à quarante-trois milles de Rome, sur la voie Appienne, une première députation l’atteignit. À dix milles plus loin, au sortir des marais Pontins, près de l’endroit nommé « les Trois Tavernes », à cause des hôtelleries qui s’y étaient établies[2], un nouveau groupe vint le rejoindre. La joie de l’apôtre éclata en vives actions de grâces. La troupe sainte fit non sans émotion les onze ou douze lieues qui séparaient les Trois Tavernes de la porte Capène, et, suivant toujours la voie Appienne, par Aricie et Albano, le prisonnier Paul entra dans Rome, au mois de mars de l’an 61, en la septième année du règne de Néron, sous le consulat de Cæsennius Pætus et de Pétronius Turpilien[3].

  1. Aujourd’hui San-Donato.
  2. Cic., Ad Att., II, 10, 11, 13 ; Itiner. Anton., p 107, édit. Wesseling. Aujourd’hui Cisterna.
  3. Borghesi, Fastes cons. [encore inédits], à l’année 61.