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et, de l’autre, pour se décharger de cette affaire difficile sur le procurateur. Deux centurions reçurent le mandat de former une escorte capable de résister aux tentatives d’enlèvement. L’escorte fut composée de deux cents soldats, de soixante et dix cavaliers et de deux cents de ces hommes de police[1] qui servaient à ce qu’on appelait la custodia militaris, c’est-à-dire à garder des prisonniers rivés à eux au moyen d’une chaîne allant de la main droite du captif à la main gauche de son gardien. Des montures pour Paul furent aussi commandées, et le tout dut être prêt pour la troisième heure de la nuit (neuf heures du soir). Claudius Lysias écrivit en même temps au procurateur Félix un elogium, c’est-à-dire une lettre par laquelle il l’informait de l’affaire, déclarant que, pour sa part, il ne voyait en tout cela que des questions oiseuses de religion, sans rien qui méritât la mort ou la prison ; qu’au surplus, il avait dénoncé aux accusateurs qu’ils eussent aussi à se présenter devant le procurateur.

Ces ordres furent ponctuellement exécutés. On fit une marche forcée de nuit ; le matin, on atteignit Antipatris[2], qui est plus qu’à moitié du chemin

  1. Δεξιολάϐοι, frumentarii. Cf. Thes, de H. Étienne, au mot δεξιολαϐέω
  2. Probablement Kfar-Saba. Voir Robinson, III, 259.