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contristes ton frère, prends garde ; à cause d’une question de viandes, ne perds pas une âme pour laquelle Christ est mort. Le royaume de Dieu n’a rien à faire avec le manger et le boire ; il se résume en justice, paix, joie, édification[1].

Les disciples de Paul furent plusieurs jours occupés à copier ce manifeste, à l’adresse des diverses Églises. L’épître aux Églises de Macédoine fut écrite par Tertius. Les Macédoniens qui accompagnaient Paul et les Corinthiens qui avaient des relations avec les Églises du nord de la Grèce profitèrent de l’occasion pour saluer leurs frères[2]. L’épître aux Éphésiens contenait la salutation nominale de Paul à presque tous les chrétiens de cette grande Église. Comme il y avait peu de relations entre Corinthe et la Macédoine, d’une part, Éphèse, de l’autre, l’apôtre ne parle pas aux Éphésiens du monde qui l’entoure ; mais il leur recommande vivement Phœbé, diaconesse de Kenchrées, qui probablement leur porta la lettre. Cette pauvre femme partit pour un rude voyage

  1. Rom., xiv et xv, 1-13, en observant que ces deux passages se répètent et ne faisaient pas partie du même exemplaire de l’épître. Voir l’introd., p. lxiii-lxiv.
  2. Rom., xvi, 21-24. Voir l’introduction, p. lxx. Comparez des ἄσπασμοι semblables κατ’ ὄνομα dans un papyrus du Louvre. Notices et extraits, t. XVIII, 2e partie, p. 422.