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démon[1]. Paul leur répond, en vrai disciple de Jésus :

« Que chacun soit soumis aux puissances régnantes ; car il n’y a pas de puissance qui ne vienne de Dieu. Les puissances qui existent sont ordonnées par Dieu ; en sorte que celui qui fait de l’opposition aux puissances résiste à l’ordre établi par Dieu ; or, ceux qui résistent à l’ordre établi par Dieu s’attirent un jugement sévère. Les gouvernants, en effet, font peur au mal et non au bien. Veux-tu ne pas craindre l’autorité ? Fais le bien, et tu obtiendras d’elle des louanges ; car elle remplit de la part de Dieu auprès de toi un ministère bienfaisant. Mais, si tu fais le mal, tremble ; car ce n’est pas en vain qu’elle porte l’épée ; elle remplit de la part de Dieu un ministère de vengeance et de colère contre ceux qui font le mal. Il faut donc être des sujets soumis, non-seulement par crainte du châtiment, mais par devoir de conscience. Et voilà pourquoi vous payez les impôts. Les souverains, en effet, sont des fonctionnaires de Dieu[2], occupés à remplir l’office qu’il leur a imposé. Rendez donc à chacun ce qui lui est dû : à qui vous devez l’impôt, payez l’impôt ; à qui la redevance, payez la redevance ; à qui la crainte, payez la crainte ; à qui l’honneur, payez l’honneur[3]. »

  1. Epiph., hær. xxx, 16 ; Homél. pseudo-clém., xv, 6, 7, 8.
  2. Λειτουργοὶ θεοῦ. Il faut se rappeler que l’impôt pour le juif impliquait toujours une idée religieuse. Comp. Méliton, dans Cureton, Spicil. syr., p. 43.
  3. Rom., xiii, 1-7.